Un monde aveugle, un livre du poète Charbel Baini, a été traduit de l'arabe en français après avoir été traduit en anglais

MÈRE TERESA

– 1 –  

Elle est désireuse !

Bien sûr, elle est désireuse du rédempteur,

Des sentiers célestes,

De ses anges chanteurs !

Elle tourna son visage avec bienveillance

Et leva la main,

Ses engagements ici-bas sont accomplis.  

On lui offrit un bouquet à Calcutta,  

Des fleurs cueillies dans leurs champs.  

On lui offrit la lueur de leurs esprits,  

On aurait voulu la ressusciter,  

Mais on ne put.  

Elle est morte !  

Elle est morte !  

Teresa, la Mère et la Sainte,  

Est morte,  

Est morte,  

Est morte !  

Un couvent est sa paume,  

Une chapelle est son cœur.  

Ils ont plié leurs corps et se sont brisés,  

Leurs cris insensés ont explosé ;  

Quand ils l’ont enterrée dans leurs yeux,  

Ils se sont sentis enterrés.

– 2 –  

Ils se tenaient en ligne,  

Les mains agitées,  

Comme des ombres sans force !  

Ils ont manqué celui qui a pitié d’eux,  

Celui qui a planté Dieu dans leurs regards,  

Le rêve passager,  

La rose,  

La bougie toujours allumée.

La Mère des ruisseaux,  

Morte !  

Morte !  

La fille de la Vierge,  

Morte !  

Morte !  

Ils l’ont enveloppée des tissus de leurs rêves,  

Et de leurs larmes, ont effacé leurs jours.

– 3 –

Agnès a choisi une vie difficile,  

Une vie qui a impressionné l'impossible !

Elle s’est fatiguée, est tombée malade, a supporté l'expatriation,

Sa croix n'a jamais été portée auparavant !

La Voix lui disait : Continue,  

Ta souffrance bâtira ton abbaye.  

Elle est morte !  

Elle est morte !  

Les larmes des pauvres s’agitent follement. 

Elle est morte !  

Elle est morte !  

Leurs voix sanglotent et résonnent :  

Nous sommes l’Albanie, rejoins-nous.  

Ta mère et ton père ont vécu en nous.  

Ô toi, saint que nous n’oublierons jamais,  

Où que tu nous mènes, nous irons.  

Que serions-nous sans toi ?  

Malades,  

Et ton amour nous guérit,  

Sans savoir comment te protéger !  

Pauvres,  

Mais tu nous aimes.  

Dans l’abbaye de tes yeux, tu nous as cachés.  

Dans ce monde qui ignore sa dévotion,  

Nous souffrirons sans toi.

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