-1-
La mer d'expatriation est vaste, vaste !
Il a des lèvres !
Il a des yeux !
Ses ongles sont des épées impitoyables.
Je souhaite que la terre m'appelle.
Je souhaite que le passé me revienne.
Dans la mer d'expatriation, j'ai versé mes larmes.
-2-
Pourquoi la délinquance nous pince-t-elle,
nous cache-t-elle dans l'obscurité de sa nuit ?
Pourquoi la mort,
la mort noire,
la malédiction de la mort sans fin se joue de nous,
et nous entraîne dans son champ de honte ?
-3-
Nous étions, lorsque nous étions :
Des images, un enfant griffonne,
Des rêves, à l'état de veille, naissent.
Nous étions, lorsque nous étions :
Plus vastes que les points cardinaux,
Plus anciens que l'histoire,
Plus grands que les gloires des morts.
Nous étions, lorsque nous étions :
Créant le fait,
Éradiant le présent,
Dessinant notre avenir sur les murs de l'univers.
-4-
Ils ont joué avec nous
Pensant que nous étions des échecs !
Et voilà, c'est fini !
C'est mort !
Et tant sont morts
La moitié de ceux qui sont restés !
Et ceux qui sont restés
Sont devenus des pions entre leurs mains !
-5-
Ils ont joué avec nous
Pensant que nous dessinions
Et ont commencé à effacer les regards vigilants
Vidant les lèvres qui voulaient parler,
Coupant les mains levées
Contre l'oppression croissante,
Contre la faim qui nous assaille.
Mais ils ont oublié…
De ce sang qui explose,
Nous faisons naître une nouvelle génération
Qui peut dessiner des murs, des fenêtres,
Qui peut griffonner des nations,
Qui peut vider toutes les tombes
Que la terre retient.
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