– 1 –
Je me suis agenouillé, priant un Dieu
Qui n’a pas de paradis.
La nuit dort.
Le hibou a ouvert les yeux,
Le hibou est le mal des ténèbres.
Je me suis agenouillé, priant.
Entre mes lèvres, un gémissement.
La voix se perd,
Et le vent réchauffe,
Haletant près des arbres.
– 2 –
Le mythe dit :
Comme un basilic aux racines dans l’eau…
Quand j’étais petit,
Je filais les jours avec mes jambes,
Je chantais pour l’éternité.
Et aujourd’hui, je suis perdu
Parmi les sentiers et les racines obscures.
L’écho me ronge.
– 3 –
.. Et le printemps est apparu,
Le mythe dit :
Portant le rire aux lèvres lugubres,
Apportant des présents :
Narcisse, basilic, chardon, mûre…
J’aimais un bourgeon non fleuri.
– N’aie pas peur,
A dit le destin.
Tends ton bras derrière ton dos,
Cueille-le.
Les abeilles ne te verront pas comme ça !
Il est mort. Mort…
Le destin est un menteur.
Le destin est un criminel.
– 4 –
Je suis un saint.
Mon doigt brille dans les nuits du destin.
J’ai porté la terre.
De mon souffle, j’ai éteint le soleil.
De mes doigts, j’ai attrapé la lune.
Une brise…
Un tonnerre est mon âge.
Qui a dit que j’avais un âge ?!
– 5 –
Je me suis couvert le visage de mes mains
Et j’ai commencé à marcher, pour atteindre…
Mais je n’atteins pas.
Le but est un mirage,
Une ombre,
Un brin d’imaginaire dans un esprit fou.
Ce monde n’a pas de fin…
Ni de début.
C’est faux.
Nous sommes le début et la fin.
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