– 1 –
J’ai volé au-dessus des montagnes,
Plus haut que l’imagination,
Là où l’inconcevable a éclos.
Les enfants m’ont vu,
Ils ont crié : « Aladin ! Aladin ! »
Et se sont mis à bondir dans les airs,
S’accrochant à moi
Pour me faire tomber !
– 2 –
J’ai volé —
Mais mes ailes sont sans plumes.
Mon corps couvert de la poussière du jour,
Et à mon cou,
Je suspends une lampe magique,
Avec six ou sept galets de sable…
..Et ils s'accrochent à moi pour me laisser tomber,
Les enfants… Que dois-je faire ?
– 3 –
Comment ?
Je ne sais pas comment !
Comme le désespoir, ils sont apparus.
J’ai pleuré —
Mais mes larmes sont un mirage,
Et mes yeux, des cavernes,
Sont des portes ouvertes.
– 4 –
Dieu,
Ô Dieu,
Ma voix s’est perdue, Évaporée,
Engloutie par des oreilles sourdes.
La voix est une épée ?
Vraiment ?
Pourvu qu'on l'entende dans ce monde.
– 5 –
Dieu,
Ô Dieu,
Mon dos est brisé,
Je suis bossu.
Ma béquille, c’est la douleur,
La détresse, les larmes.
Et eux, ils se moquent de moi…
Ils sont pauvres,
Ils peinent à m’atteindre,
Toute la magie est dans mon doigt,
Mon nom est écrit sur les lèvres du vent,
Et malgré tout —
Ils s’accrochent à moi, encore,
Pour me faire tomber.
Les enfants… Que dois-je faire ?
******