- Des larmes, des larmes, des larmes…
On se noie dans les larmes !
Des larmes sur l’oreiller
Des pleurs ~larmes~ sur les mouchoirs
Sur le marbre comme des joues
Les larmes rampent.
- Laisse-moi.
- Ton fils est mort ?
Mais ~c’est~ it est aussi mon fils.
- Tu n’arrêtais pas de lui dire :
Un mort comme celui-là ~est celui-là~ est un signe.
Qui n’a pas de patrie ?
Un mort comme celui-là.
- Pourquoi vis-tu encore ?
Depuis que tu as perdu ta patrie,
Tu es mort.
Tu es devenu un sol qui a perdu sa terre.
- J’étais un figuier desséché
Et ils étaient la mousson hurlante
Jetant la peur sur les chemins.
J’aspirais aux ténèbres
Et ils étaient les étoiles
Souriant derrière les nuages.
J’étais la verge nue
Et ils étaient le feu
Dansant dans le désert.
J'étais le mouton
Et ils étaient l'homme à viande
Aiguisant ses couteaux sur les pierres promises.
- Et maintenant ?
- Je suis devenu la conscience.
Mon cœur, qui tremblait
De l'écho du mortier
Maintenant est impitoyable.
Mes mains qui avaient grandi en applaudissant
Je les ai coupées.
Ma voix, qui saluait,
Crie et salue
Chaque fois qu'elle entend un discours,
L'écho l'a engloutie.
Ma voix a changé
Moi aussi.
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